Le Crédit Mutuel et sa « disruption » de la réparation collision : un banquier déguisé en Robin des Bois ?

Chez ZeCarrossery, nous défendons les artisans carrossiers au quotidien.

Alors, quand je vois des initiatives comme Station Mobilités du Crédit Mutuel, qui prétend « disrupter » le marché de la réparation automobile, je ne peux pas rester silencieuse.

L’innovation, c’est formidable, à condition qu’elle serve réellement ceux qui font vivre un secteur. Mais ici, soyons clairs : cette stratégie vise avant tout à prendre le contrôle de la chaîne de valeur, au détriment des artisans. On nous vend un modèle plus fluide pour les assurés, mais en réalité, les carrossiers indépendants risquent de perdre en autonomie, en pouvoir de négociation et en rentabilité.

Et tout cela, sous prétexte de préserver le pouvoir d’achat des assurés. Mais à qui profite réellement cette initiative ?

Les carrossiers victimes d’un modèle déséquilibré

Je connais le terrain, je côtoie chaque jour des artisans passionnés qui font vivre ce métier. Et je peux vous assurer que ce projet ne joue pas en leur faveur.

> On vous appâte avec des volumes : « Rejoignez-nous et vous aurez du travail assuré. »
>> On vous étrangle avec des conditions financières défavorables : « Mais en échange, voici les prix que vous devrez accepter. »
>>> On vous ficèle avec une distorsion de concurrence : « Au final, vous travaillez pour nous, selon nos règles. »

Et bien sûr, quand les coûts augmentent – qu’il s’agisse du prix des pièces, de la main-d’œuvre ou de la peinture – qui devra absorber cette hausse sans compensation ?

-> Le carrossier, seul.

Le discours du Crédit Mutuel est bien rodé : « Nous agissons pour préserver le pouvoir d’achat des assurés. » Mais soyons honnêtes : si c’était vraiment leur priorité, pourquoi ne pas rogner sur leurs propres marges au lieu d’écraser celles des réparateurs ?

Une prise de pouvoir sur le dos des artisans

Le véritable schéma de cette « innovation » est limpide :
1️⃣ Simplification de la prise en charge des véhicules
2️⃣ Augmentation du nombre d’assurés
3️⃣ Hausse des volumes de réparation
4️⃣ Pouvoir suprême sur les artisans

Je refuse de voir les carrossiers devenir les sous-traitants soumis d’un système qui leur impose ses conditions. Le pouvoir appartient avant tout aux automobilistes et aux réparateurs. L’assureur, aussi influent soit-il, n’est qu’un prestataire de service qui gravite autour de cette relation.

Une alternative plus juste ?

✅ Pourquoi ne pas réduire le ratio prime/sinistre, comme d’autres secteurs acceptent de réduire leurs marges pour amortir l’inflation ?
✅ En préservant une rémunération juste pour les carrossiers au lieu de rogner sur leurs marges ?
✅ Et en assurant la pérennité du secteur, au lieu de le sacrifier sur l’autel de la rentabilité financière ?

Les carrossiers ne sont pas des pions dans un grand jeu financier. Ce sont des experts, des artisans, des entrepreneurs.

L’innovation ne doit pas être une excuse pour écraser un métier.

Chez ZeCarrossery, nous croyons en l’innovation. Nous sommes convaincus que la technologie et les nouveaux modèles peuvent simplifier l’accès aux réparations et fluidifier le parcours client. Mais pas au prix de la dignité des artisans.

Il est temps de repenser le modèle pour qu’il soit plus juste et durable.

Carrossiers, automobilistes, professionnels du secteur : faisons entendre notre voix.

Lucie,
Co-fondatrice de ZeCarrossery